KikouBlog de philtraverses - Décembre 2009
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courir tout simplement

Par philtraverses - 31-12-2009 07:47:16 - 1 commentaire

courir tout simplement

Encore une aube de plus à arpenter les chemins
à essayer piteusement d'être le maitre de mon destin.
j'entends au loin la cavalerie des gens biens
qui mettent toute leur énergie à essayer en vain
d'oublier que le monde ne va pas du tout bien.

En marchant le long du canal dont les eaux croupissent
je croise des noctambules, le regard perdu, qui s'assoupissent.
Les histoires de chacun d'eux se croisent et se recroisent
les petits matins vides ou les horizons s'ensanglantent
et ou le doute ravageur s'insinue insidieusement.

Le souffle se fait plus court et se confond avec le coeur
de la ville qui bat de plus en plus fort et se fait rumeur
la rumeur qui monte et efface la mauvaise humeur :
une nouvelle année va naitre, qui va effacer la noirceur
de la mauvaise conscience qui se dilue avec la sueur

Alors l'espoir renait: c'est certain
demain le monde sera meilleur et ira bien
et les coureurs pressés que je croise sur mon chemin
avec les enfants africains, qui enfin mangeront à leur faim,
formeront une farandole qui éclairera le matin

tristan beauf

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changement de pseudo

Par philtraverses - 24-12-2009 12:21:37 - 4 commentaires

En cette nouvelle année j'ai décidé de changer de pseudo. avant : le cretindespyrenees, maintenant: emilcioran, certes pas tout à fait un kikou pour ceusses qui connaissent

J'ai cherché des citations de cioran sur le sport. Je ne me souviens pas qu'il ait parlé du sport et particulièrement de la CAP dans ses bouquins.Dommage. Mais si cioran avait été un kikou il n'aurait pas écrit ce qu'il a écrit.

il aurait pu écrire, qu'il me pardonne, ceci est second degré:

le difficile n'est pas de courir mais de ne pas courir

j'exécre cette course à pied que j'idolatre

toute compétition est un drame inapparent une suite de blessures subtiles, digérer l'échec et rebondir

courir m'est une facon d'escamoter les vrais ou les faux problèmes

La course à pied est une source inépuisable de mécontentement et de rage mais aussi de satisfaction dont il est plus que déraisonnable de se passer

courir c'est se confronter à l'impossibilité d'être présent au monde tout en étant présent comme jamais

dans les épreuves la course à pied  m'est d'une aide plus efficace que la prière

la course à pied est  une rencontre entre des individus qui tentent de trouver un langage commun, une interface, entre deux malentendus 

s'enivrer de blagues et de rencontres mais après vient la gueule de bois.

à ceux qui croyaient que l'homo est sapiens copenhague apporte un cruel démenti 

 

etc 

 

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peut mieux faire

Par philtraverses - 13-12-2009 19:12:59 - 4 commentaires

Ami kikoureur si tu penses que le crétin est un esprit grincheux négatif et pessimiste, si tu ne veux pas te prendre la tête alors ne perds pas ton temps en lisant ce billet. 

 

Je me suis toujours pris d'affection pour les gens ordinaires, tellement ordinaires qu'ils en sont un peu tristes. Tellement ordinaires qu'ils en deviennent exceptionnellement ordinaires.Poussée à un tel degré la banalité devient un sacerdoce.

De même les gens qui n'ont pas de faille, une félure quelque part, qui sont tout d'une pièce, droits dans leurs bottes, m'ennuient. Tant sur le plan privé que sur le plan professionnel. Je pense que la réciproque est vrai. C'est bien ainsi.

Aussi je m'étais pris d'affection pour un petit bonhomme chauve que j'avais été un jour entendre à l'hopital  dans le cadre de ma profession. Je ne sais pourquoi j'avais voulu le revoir et pourtant il ne m'avait rien dit de particulier ce jour la.

 

Peut être le vide que je lisais dans ses yeux et, derrière le vide, une richesse intérieure que la vie ne lui avait pas donné l'occasion d'exprimer.Il n'avait tout simplement pas fait les bonnes rencontres au bon moment. ..

J'avais  l'habitude d'aller le voir dans sa chambre d'hopital, après mon travail, au moins une fois par semaine. Nous parlions de banalité,  quand il me reconnaissait.

 

Le plus souvent nous restions sans rien dire, parfois des heures sans parler. Simplement la.Je ne saurais dire pourquoi je sentais une grande paix, sentiment rare chez moi, à ses cotés.

Un jour  il me dit " tu sais". Il s'était mis à me tutoyer avec le temps. Il reprit : "tu sais Il y a une phrase qui me trotte dansla tête. Peut mieux faire.

Cette phrase je l'ai entendu toute ma vie. Quand j'étais petit garçon, alors que j'offrais un dessin à ma maitresse, elle me dit, en faisant la mou d'un air blasé "peut mieux faire".

Plus tard à l'école primaire, puis pendant toute ma scolarité, sur mes bulletins de notes, figurait la mention pudique peut mieux faire  . j'étais un fichu médiocre.

 

Toujous plus tard lorsque j'ai eu ma première petite amie, nous avons échangé pour la première fois un long baiser que je voulais passionné voluptueux et sensuel. Après quelques minutes de silence je la regardai dans les yeux et lui demandai alors ? Elle me répondit d'un air géné : "peut mieux faire".

 Plus tard encore lorsque j'ai eu mes premières relations avec une fille, après une nuit que je pensais torride le lendemain je me réveillai à ses cotés. Elle me sourit un peu gênée. Je lui demandai : alors? Elle me répondit encore plus gênée : "peut mieux faire".

 

Plus tard alors que j'avais participé à une manif, contre je ne sais plus quoi, pour faire plaisir à une fille qui croyait en une cause dont je me fichais comme de l'an 40, et que j'avais échangé des arguments avec d'autres gars qui gravitaient autour d'elle, je lui demandai :  alors que penses tu de mes arguments?  elle me répondit : "pas asez dialectique, peut mieux faire" misère..

Plus tard devenu fonctionnaire j'étais noté tous les ans. il y avait ces fameuses croix que tous les fonctionnaires connaissent  avec, de droite à gauche, insuffisant satisfaisant très bon excellent et exceptionnel pour les catégories A. Je regardais fébrilement pour voir si les croix ne glissaient pas vers la gauche. A chaque fois le même message:, peut mieux faire,

 

Alors que je m'étais inscrit au club d'athlétisme  de ma ville je forcais sur le tour de piste pour faire plaisir à mon entraineur  . Après une séance que j'avais trouvé dure je me tournais vers lui et lui demandai : alors c'était comment il répondit : peut mieux faire

Plus tard quand je suis tombé malade, à l'annonce de ma maladie, j'ai assez mal réagi. Et j'entendais dans mon dos les infirmières et le docteur dire :" il pouvait mieux faire, mieux réagir lorsqu'on lui a annoncé sa maladie "

Je le quittais troublé après ces confidences que ce vieil homme malade m'avait faites.

 

Le lendemain curieusement je ne le vis plus. J'appris qu'il était décédé dans la nuit . Et les infirmières de dire . "Il aurait pu mieux mourir il pouvait mieux faire"  .........


 

 

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retour sur la caranca

Par philtraverses - 02-12-2009 18:10:02 - 2 commentaires

En cet hiver qui s'annonce doux la nostalgie me prend en repensant à certaines balades dans la caranca faites jadis.C'était une éternité. C'était hier, il n'y a pas si longtemps.. En voici une parmi d'autres.

Cet hiver 2007 il a peu neigé. Le départ de la rando se situe à prats balaguer au dessus de fontpedrouse. J'arrive la veille de la rando pour être plus frais. Je vais dormir dans le petit hôtel qui existe ou existait dans ce hameau. De ce lieu part également une course, la ronde de la caranca, pas trop à la mode et donc assez confidentielle ce qui est dommage.

Je passe la soirée à l'hôtel presque en famille. Les enfants des gérants font leurs devoirs et se chamaillent. Je pense aux miens et je m'en veux de les avoir laissé pour le week end une fois de plus.

Le lendemain matin après une bonne nuit je monte avec la voiture jusqu'au terminus de la piste vers un étang. En face part le chemin d'ou je reviendrai qui descend du col noufonts et à droite le gr 10 qui mène au col mitja, large col évasé, qui se voit de tout le conflent et la cerdagne.

Le jour pointe à peine. Je me demande à partir de quelle altitude je vais trouver de la neige. Pour le moment le sentier monte en lacets réguliers dans la forêt. Au sortir de la forêt les premiers névés commencent à apparaitre. Finalement j'atteins le col mitja sans difficultés. 

A partir du col mitja le chemin exposé sud est est déneigé. Il s'agit de rejoindre le refuge de la caranca ouvert et gardé durant l'été et dont une partie reste ouverte hors saison  . Au refuge se trouvent deux allemands . Je discute un peu mais sans m'attarder. Je dois à présent rejoindre le col de la vaca tout à fait au fond de la vallée. 

Le départ est assez difficile à trouver puis finalement je suis une sente plus ou moins tracée et balisée. Ici, en ce fond de vallée peu exposé au soleil j'atteins vite les premiers névés. Parfois les ruisseaux ont gelé formant des plaques de glace vive que je dois contourner. 

J'atteins le grand lac de la caranca 

 

L'hiver peu rigoureux a laissé libres les eaux du lac, pourtant à une altitude de plus de 2200m.   Après le lac comencent des traces que je soupconne être celles de chasseurs. Ces traces semblent se diriger vers le col. Je décide de les suivre. A présent la neige est devenue plus épaisse. Les traces se faufilent à travers un dédale d'éboulis. La pente est devenue plus raide. J'atteins rapidement l'étang noir situé à 2500m d'altitude.

J'apercois le col ou je dois aller, le col de la vaca. La neige est peu épaisse à cet endroit et bien ramollie. C'est heureux car à présent les traces de pas ont totalement disparu. par contre il me semble voir des traces d'isards, nombreux en cet endroit..

Après quelques glissades j'atteins le col de la vaca puis la crête. Le sentier est totalement déneigé. Un vrai boulevard. Je me retourne et je me rends compte de la difficulté du chemin parcouru et restant à parcourir . 

 

 

Le sentier de crête est balisé gr11 qui est l'équivalent Espagnol du gr10. C'est aussi un itinéraire emprunté par la Hrp. Je croise beaucoup d'espagnols. Curieusement pas un Français.

Le col des neufs croix est un des passages marquants de cette crete. J'y reste un long moment à m'imaginer le sens de ces neuf croix. Je n'ai pas trouvé grand chose d'écrit sur ce sujet. Tant mieux. L'imagination est au pouvoir.

 

On  vient en ce haut lieu, je crois, de Nuria, situé en Espagne, qui est un importantcentre religieux. La crête continue facile, en direction du pic noufonts.  Je profite du paysage, de chaque instant. Il fait presque chaud.

Arrivé au niveau du col noufonts je me rends compte qu'il m'est impossible de passer par là. La neige est trop verglacée et la pente trop raide. Je sais aussi que plus bas il y a des barres rocheuses. Je n'ai amené ni mes crampons, ni mon piolet. Il fut un temps ou je serais passé. J'ai vieilli je suis devenu prudent. Responsabilités oblige..

Je décide donc de passer par le pic noufonts pensant trouver un passage plus facile et mieux dégagé car exposé ouest.

J'arrive au bas de la longue crete du pic noufonts.J'ai 300m de dénivelé à gravir.

 

 

La montée est facile et rapide. Le vent et le soleil ont dégagé la neige et je peux ainsi encore profiter du paysage sans trop faire attention ou je mets les pieds. Arrivé au sommet j'essaie de voir par ou je pourrai descendre.

La pente est partout très raide mais à un endroit la neige est ramollie. Il est facile en tapant fort du talon de faire des marches.

J'atteins ainsi, après ces quelques émotions, le col noufonts. La neige est bien ramollie de nouveau. Mais pas trop pour offrir suffisement de portance.

Je rejoins enfin le petit lac que j'appellerai le lac noufonts ou je reste un moment à rêver .  Je me décide à regret à repartir. A présent l'itinéraire est facile et sans ambigüté. Il suit le fond de la vallée.

 


 

Après le lac je passe devant la cabane du berger marrot, figure de légende, qui passait l'été à garder son troupeau. Souffrant de solitude il guettait avec avidité les randonneurs pour pouvoir discuter. ( cf georges véron ) A présent berger et troupeaux ont disparu. Pourtant que la montagne est belle.. 

Le ruisseau qui a réussi à percer la fine couche de neige murmure à nouveau. Je suis content d'avoir fait ce circuit inédit pour moi . En tout c'est une balade de 30kms avec plus de 2000 m de dénivelé positif.

 

Je me promets de le refaire cette année ou une autre un hiver calme et bienveillant comme celui la. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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