KikouBlog de philtraverses - Janvier 2010
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traversée des pyrénées par les sommets 1ère partie

Par philtraverses - 30-01-2010 14:56:24 - 5 commentaires


Aujourd'hui je me rembobine le film de ma traversée des pyrénées par les sommets. Sur un vieux projecteur qui grince et craque..

Pour que le vent d'hiver qui ne cesse de souffler n'emporte pas comme des bribes inutiles, au milieu de la poussière,ces purs moments de bonheur, ces instants magiques, que je suis comme un fil d'ariane quand il fait trop nuit, pour ne pas me perdre..

En partant de l'atlantique à hendaye les pyrénées commencent vraiment à la rhune, montagne qui paraitrait anodine si les soirs de tempête elle ne paraissait si menaçante et inhospitalière, si le vent n'y hurlait pas si fort  sa peine dans les cables électriques des installations tv  . 

 

 

 

le pic d'orhy premier 2000 en venant de l'atlantique. Les chemins y sentaient bon le buis et les prairies étaient si vertes qu'elles en devenaient aveuglantes. Il était si facile de se perdre dans le moutonnement des collines à perte de vue, ignorant les frontières.

 

 


Plus loin le pic d'Anie, au hasard d'un  détour lors d'une balade en raquettes, dressait sa pyramide au dessus de l'entrelac des failles, des grottes, creusées par l'eau depuis des milliénaires.
Au sommet, venue d'on ne sait ou, une foule bruyante d'espagnols riait à belles dents sa joie de vivre, m'imposant son bonheur d'être la et puis c'est tout 

 



Dans les profondeurs du pays basque espagnol, en partant de St Etienne de Baïgorry, la hautza offrait au passager de la pluie que j'étais ses curieux vestiges d'une mystérieuse occupation humaine.
Les vautours fauves passaient et repassaient dans le ciel, narguant le randonneur si lent et si maladroit  

 

 

 

Pic du midi d'ossau . Enfant j'allais aux lac d'ayous au moins une fois par mois avec mes parents. De la est né sans doute mon amour des pyrénées de la marche et de l'effort .
Je regardais avec envie et peur aussi cette pyramide parfaite. On disait qu'il était le cervin des Pyrénées.
Et si le cervin était l'ossau des Alpes..  Enfin, devenu plus grand, j'y allai en partant du col de suzon.
Ce fut une rencontre au sommet, quelques échanges simples, qui me remplirent d'aise, que je n'oublierai jamais, un sourire si doux qui trainait dans la rocaille hostile et un regard plus dur qu'un diamant 

 



pic d'arriel : La veille il avait beaucoup plu. En partant du caillou de socques je le vis, comme une apparition fantomatique, émerger dans la brume. Du sommet je plongeais mon regard dans les lacs d'arremoulit, 800 m plus bas, m'y perdant comme un narcisse, y plongeant mes pensées comme dans un bain de jouvence.

 



Le balaitous : du sommet atteint difficilement après avoir surmonté mon vertige je regardais la mer de nuages monter inéxorablement le long des pentes glacées et intraitables. Je m'imaginais que ma retraite était coupée
 et que je resterais là à jamais .

 

 


Le visaurin : Après avoir dépassé le lac d'estaens ce fut une longue marche dans la vallée des isards, qui paraissait ne jamais vouloir finir. Le col qui donnait accès au sommet paraissait si loin.
Enfin j'accédais au sommet capricieux . Au sommet une atmosphère étrange, pour je ne sais quelle raison le sentiment d'un paradis perdu, mais lequel

 

 


Le pic de sesques : je n'y ai jamais vu personne. Il est situé sur le territoire des ours des pyrénées.
Les bergers et les patous déambulent plus bas dans la vallée, dans la peur et la haine du plantigrade qui viendrait ruiner tous leurs efforts et le travail séculaire de leurs familles.
A son pied le lac d'isabe qui me paraissait si dur à atteindre quand j'y allais avec mes parents, il y a si longtemps. 

 


Le pic de ger. En partant d'Eaux bonnes sur des chemins oubliés et qui s'effacent peu à peu. Il dressait sa silhouette de calcaire apparement inaccessible au dessus de la station de gourette, indifférent à l'agitation des skieurs.
 



La grande fache: En partant du refuge de wallon au dessus de cauterets . Son nom me faisait penser qu'il avait été le lieu d'une dispute d'une grande facherie . Entre la montagne et les hommes peut être.
A chaque fois que j'y allais il me paraissait de plus en plus hostile et difficile pour une raison que j'ignore
  

 

 

Le vignemale : sa face nord tant photographiée se dressait au dessus des oulettes de gaube droite et fière, malgré la fonte du glacier qui s'accélérait d'année en année.
Telle une blessure tranchant la paroi, le mythique couloir de gaube, nirvana des pyrénéistes depuis toujours, me tentait 

 

 

 

Le grand barbat : Sommet méconnu au dessus du lac d'ilheou. Il fallait l'atteindre en cherchant sa voie  à travers les doutes et les incertitudes, comme dans la vie. Le faite s'atteignait en remontant une longue pente d'éboulis dont mes pieds faisaient rouler les pierres. De la haut je contemplais le lac d'iheou, si bleu, qui me renvoyait imperturbable à mes questions sans y répondre. 

 

 


La munia : je partais tôt ce matin là pour arriver au sommet avant la cohorte joyeuse des montagnards attirés par ce sommet, pilier du cirque d'estaube. Je l'avais déjà tenté une fois. Il m'avait rejeté, rebuté.
Finalement il n'était pas si dur. Plus de 1000 m plus bas mon regard plongeait sur la belle vallée de la pineta ou je devais aller après avoir dépassé les lacs de larri ou de la munia . Je jouissais de ma position sur son faite bien plus large que sa silhouette ne le laissait présager. 

 

 


le lustou : il était si solitaire au dessus de la vallée de rioumajou que j'ai passé des nuits à me demander, avant d'oser y aller, s'il me laisserait l'atteindre et si l'orage ne se déclencherait pas dès que je marcherais sur ses flancs. Ou si l'orage ne me piègerait pas dans la descente.  

 

 

 

Le batoua : sa longue crète sommitale n'en finissait pas. Comme un point virgule séparant les paragraphes d'une phrase, il s'étirait. Suspendu entre ciel et terre dans cette situation ou il n'y avait enfin plus à choisir je pouvais me laisser aller

 

 


Le pic de campbiel Vu du pic d'estaragne. Il se détachait sur un  ciel trop bleu pour mes yeux. Puis peu à peu le ciel est devenu laiteux, envahi par les cirrus annonciateurs de lendemains blafards. 
Du sommet je voyais le pic long à portée de conversation, si tentant.. et les montagnards arcboutés à la paroi peu fiable qui laissait dégorger la pierraille

 

 


Les pics d'enfer : En partant des bains de penticosa ou se pressent les curistes.
Le charme suranné de cette station balnéaire invitait à arpenter la montagne pour fuir les convenances, oublier les toilettes et parfums piquants de ces dames qui parlaient fort pour exister. J'aimais tellement le contraste violent entre les sommets, qui ressemblaient à la beauté minérale du poème de Baudelaire, et le bon gout bourgeois qui suintait, héritage du 19 ème siècle.   
 

 

le pic d'ardiden : cette nuit la, dans le refuge russel j'ai cru quelques instants connaitre  le bonheur absolu d'être dans  la maison que je dessinais autrefois sur mes cahiers d'écolier, la maison ou je serais protégé,ou rien ne pourrait m'atteindre, celle dont tous les enfants rêvent les soirs de tempête quant ils sont seuls dans leur lit 

 


pic de neouvielle : au dessus des étangs il se détachait envahi par les randonneurs. Il avait depuis longtemps perdu son glacier.
Du sommet étroit ou se bousculaient les randonneurs je laissais mon esprit vagabonder, surfer sur les myriades de lacs, imaginant les balades à faire en famille, peut être, un jour, ou jamais.  

 

 

le mont perdu : Du canyon d'arazas au sommet, les pyrénées déroulaient pour moi leur infini diversité. je pense toujours que c'est le plus beau sommet des pyrénées par ses contrastes, l'ampleur de ses pentes
qui n'en finissent pas. J'aime partir des villages abandonnés qui s'égrènent sur ses contreforts, la ou il y a eu autrefois de la vie, de l'amour aussi, des fêtes avec des chants et des danses.. et qui désormais s'écroulent dans l'indifférence..

 


Les astazous : De la brèche de tuquerouye je regardais le grand lac glacé, comme par un trou de serrure, surprenant l'intimité de la montagne, un peu voyeur .
Il est vrai qu'elle aimait se faire désirer . Ce n'est pas un hasard si la montagne est de sexe féminin:
Comme une femme elle peut passer de l'infini douceur à la plus grande cruauté ..

 

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au soldes du marché du bonheur (revu)

Par philtraverses - 22-01-2010 19:44:08 - 1 commentaire

aux soldes du marché du bonheur

Il y a Eric jules Martine Roland tous les autres
tous sur la ligne de départ.Les beaux les laids les gros les petits les maigres
ceux sans talent ceux qui ont tous les talents.
A la loterie génétique ou familiale tout le monde n'a pas eu la même chance.
Il y en a qui ont eu beaucoup d'argent et qui pourront remplir leurs armoires de frippes, inutiles, mais tant pis: l'essentiel est d'en avoir plus que les autres !

Ils attendent tous le signal du départ on leur a dit qu'il  y aurait de la place pour tout le monde.
il y a des soldes aujourd'hui et même des invendus.Peut être qu'avec un peu de chance ils trouveront un petit bonheur à leur main pas trop cher
 pour ceux qui n'ont pas gagné beaucoup à la loterie.

voila, les portes sont ouvertes : c'est la ruée. Chacun pour soi. Tout le monde se piétine s'écrase. Tant pis pour les plus faibles. Ils n'ont qu'à être plus      fort !. Ils se ruent sur les rayons s'arrachent les soldes les plus convoitées. Se battent .Et alors ? c'est la vie.
Ils ne savent plus qui ils sont.Il n'y a plus d'amis. ils ne connaissent plus personne.

Déjà les moins chanceux, ceux qui ont pris un mauvais départ dans la vie,
refluent vers la sortie.Ce n'est pas aujourd'hui qu'ils trouveront leur bonheur.
Encore une fois ils n'avaient pas assez d'argent.
Et puis ce n'est pas parce qu'on a rien
qu'il ne faut pas faire le difficile et accepter de prendre les guenilles
qui trainent au sol et que tout le monde piétine..

Et comme la dernière fois ils se disent que ce sera pour la prochaine fois.On ne sait jamais..

 

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retrouvailles

Par philtraverses - 20-01-2010 20:12:02 - 5 commentaires

je ne l'avais pas vu depuis longtemps. je me rappelais de lui comme d'une ame solitaire.
Il me disait : tout ce que j'ai fait je l'ai fait seul sans l'aide de personne. J'ai passé ce concours difficile pour rentrer dans cette grande école, seul. 

 De même il s'entrainait au marathon tout seul.

je le voyais le matin faire son footing tout seul. Il avait ainsi couru des marathons en des temps honorables.

Il faisait aussi de longues marches en montagne.Seul bien sur. Il aimait alors dire "les autres ne m'apportent rien". Ils me gênent plutôt qu'autre chose. Il aimait à citer BRASSENS qui disait à partir de 4 on est une bande de cons.Il aimait aussi à dire qu'il ne trouvait rien de gratifiant dans la relation avec autrui. Je m'en étonnais toujours.

Il avait eu des amis. Peu à peu il s'en était détaché.  Il trouvait toujours de bonnes raisons pour ne pas les revoir.

jusqu'à disparaitre de leur univers.Même les plus fidèles et les plus tenaces, après avoir longtemps insisté, avaient fini par se lasser de ne recevoir jamais de réponses à leurs messages. Dès que quelqu'un lui manifestait le moindre signe d'intérêt il le rejetait. Il avait fait le vide autour de lui.

Lorque je l'ai revu 20 ans plus tard, il y a peu, il n'avait pas changé. A 50 ans il avait toujours cet air d'éternel adolescent mal dans sa peau, inapte au bonheur.

Un peu vouté la démarche sautillante. Il paraissait toutefois comme asséché de l'intérieur.Faisait plus que son age .

Lorsque je l'avais vu pour la dernière fois je pensais qu'il allait verser dans la délinquance, compte tenu de sa grande révolte intérieure. de ses engagements d'alors

et bien non! Il exercait à présent un métier de responsabilité le mettant en contact avec beaucoup de gens.


Je ne sais coment il arrivait à faire le grand écart entre ce métier qui l'amenait à résoudre les problèmes des autres, ce métier social et son immense solitude intérieure, qui le faisait refuser le bonheur.

Pour quelle raison. Il ne me l'a jamais expliqué.

Je ne sais comment il parvenait à résoudre, par quelle énorme dépense d'énergie qui devait l'épuiser, cette contradiction majeure entre son intense révolte, son bouillonnement intérieur, que je sentais toujours à travers ses mots et ce métier de pouvoir . Peut être une revanche sur les autres, l'envie de juger comme il avait été jugé.

Lui qui ne faisait rien pour entrer en relation avec l'autre comment pouvait il répondre aux attentes des autres justement et servir ces mêmes autres ??

Comment en s'aimant si peu pouvait il avoir ce métier qui suppose une grande ambition et une grande estime de soi .

Après quelques échanges de banalités il m'a quitté .Je suis resté à ma table, soucieux pour lui, que les autres traitaient au mieux de con ou de pauvre type, même pas en face. Si quelqu'un pouvait me dire ce qu'il va devenir.. Je ne sais si je le reverrai.

Mon frère

   

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dona dona

Par philtraverses - 15-01-2010 18:53:48 - 1 commentaire

La DONA

En cette journée d' hiver 2007 ou 2008 j'ai décidé de faire la dona en circuit. C'est un sommet facile, peu connu, d'un peu plus de 2700 m d'altitude, qu'il est possible de faire en raquettes en évitant toutefois les périodes avalancheuses.

Départ du col qui domine le village de MANTET. Aujourd'hui le vent souffle fort.


Du col, en empruntant le gr, je descends sur ce hameau. Je traverse le village encore à moitié endormi. Ce village voué à disparaitre a heureusement survécu puis a connu un renouveau grace  au tourisme.


Longtemps abandonnées les estives sont à présent à nouveau remises en valeur et de nombreux moutons y paissent.

Après le village le sentier continue à descendre pour rejoindre le pont sur le ruisseau du Ressec. Je continue à suivre le Gr juqu'à une bifurcation.


 
Je prends l'embranchement tout droit qui va à la baraque de l'alemany ou refuge des allemands, ainsi nommé car il a été occupé par les allemands, parait il, pendant la 2ème guerre mondiale.

Au fond de la vallée j'apercois le porteille de MANTET ou je vais devoir passer .

 

Le gel a fait son oeuvre et de nombeux ruisseaux gelés forment
des patinoires ou le ciel se reflète. Le refuge est ouvert et sent bon le feu de bois.

Je me rapproche doucement . La pente se redresse aux abords du col. J'évite des névés gelés tant bien que mal et accède enfin au col.

Le porteille de mantet domine la station espagnole d'ull de terr.

Une fois au porteille je suis la crete qui par une pente régulière mène à la dona. 2702 m.

Le pic du géant est bien tentant mais le vent trop fort me décourage.Et puis j'irais bien gouter la tarte aux myrtilles faite à MANTET qu'on m'a tant vantée..

Une fois à la dona je descends toute crete, vers le pic de serre gallinière.
Une serre est une crete étroite balayée par le vent. L'endroit est
merveilleusement inhospitalier.Bonheur de la solitude choisie.

La je rencontre un chien, genre labrador, visiblement perdu, dont la queue frétille en me voyant..
Il me suivra jusqu'à la voiture.


 

Toujours en suivant la crete je rejoins le col del pal ou passe le gr.

Il ne reste plus qu'à suivre le bon sentier balisé GR pour rejoindre Mantet.

Non loin du village le chien qui m'a suivi court au milieu des moutons. J'ai peur qu'il recoive un coup de fusil . Je ne m'attarde pas au village.
Tant pis pour la tarte aux myrtilles !!!


Je remonte au pas de course vers le col ou m'attend ma voiture. Le chien m'a encore suivi.


J'essaie de le monter dans le coffre pour l'amener dans un refuge pour animaux. Il refuse.

Plus tard en rentrant j'ai appelé la SPA et la gendarmerie pour signaler ce chien .. et j'y ai pensé pendant plusieurs jours.

 

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cambre d'aze hivernal

Par philtraverses - 11-01-2010 19:00:49 - 2 commentaires

Hiver 2008. L'hiver peu enneigé incite aux ballades en montagne. J'ai décidé cette fois ci de faire le cambre d'aze. Ce sommet pointu, emblème de la cerdagne et qui se détache. C'est presque 1000 MD+ d'un coup 

 

Mais fait on une montagne ou un sommet . En réalité c'est la montagne qui me façonne. Je ne me projette pas sur elle. Je n'en fais pas l'instrument d'un quelconque narcissisme compulsif.  Au contraire, une fois au sommet, je m'abandonne dans mes sorties. Je laisse au vestiaire mes contradictions qui sont celles de tout le monde. Je laisse enfin mes pensées vaquer sans fil conducteur, sans but. J'oublie la tyrannie du but.

Ce matin la station d'eyne est encore calme. Les remontées vont bientôt se mettre à fonctionner. Je prends l'escalier de fer qui permet d'accéder aux pistes. J'emprunte le bord de la piste encore désertée par les skieurs à cette heure très matinale. Le parcours n'est pas évident. Je monte au jugé dans la pente. Je croise des pistes en tout sens. De loin en loin quelques vagues balises.. Je suis le tire fesses sur le bord en essayant de ne pas gêner. J'atteins enfin le terminus des pistes et le bord de la longue crète qui mène au sommet.

 

 

un grand cairn se détache sur la crete. Il n'y a vraiment personne. Le soleil innonde tout de sa présence implacable et peu à peu les ombres reculent comme à regret. 

 

Autour de moi je regarde le paysage . Au loin la masse du carlit assez peu enneigé finalement car situé face sud est.

La solitude prend chair. Elle a la forme des montagnes et des vallées. Ainsi matérialisée personnifiée elle devient palpable et familière. La montagne permet d'apprivoiser la solitude..

 

 

La crete se rétrécit. Il faut bien revenir au réel. Ici la neige a bien transformée et est devenue glace vive. Je croise des gendarmes sans doute du PGHM. Ils me disent que ca passe. Pourtant à ma gauche j'ai les falaises du cirque du cambre d'aze qui plongent d'un seul coup plusieurs centaines de mètres plus bas.

 

Je jette un coup d'oeil vers ces pentes implacables avec lesquelles le soleil ne flirtera pas avant plusieurs semaines. Je regarde sur ma droite vers les pentes raides qui dégringolent vers la vallée d'eyne.

Je continue un peu et je décide de m'arrêter. En contrebas j'aperçois la cerdagne et ses villages, bolquere, eyne. Plus loin le lac de matemale . Je crois sentir les odeurs des étables qui remontent jusqu'à moi et le mugissement des vaches qui velent. 

 

 

 

Avant de redescendre je jette enfin  un regard vers le pic péric qui fera l'objet d'une autre rando hivernale . 

 

 

Je décide finalement de revenir sur mes pas non loin du véritable sommet .

Je ne ferai pas cette fois le tour du cambre d'aze. 

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balade dans les pyrénées à saute lacs

Par philtraverses - 06-01-2010 08:11:46 - 7 commentaires

En ces temps d'hiver ou la neige recouvre tout et ou les lacs et leurs habitants s'endorment pour un long sommeil qui va durer 6 à 8 mois voici un périple du béarn aux po pour faire découvrir en partie, en partie seulement, l'infini variété des pyrénées qui fait leur beauté unique.Beaucoup de ces photos prises avant l'invention de l'appareil photo numérique ont été scannées d'ou la "qualité" des clichés .

Vous vous amuserez à chercher sur la carte, pour ceux qui  me font l'honneur de me lire. Et pardon pour la pietre qualité de certaines images.

Beaucoup de ces lacs sont accesibles par des enfants 

 Le béarn :

le lac d'estaens en montant au visaurin

le lac d'aule ou se mire l'ossau

le lac du montagnon d'iseye en forme de coeur..

 

le lac d'isabe dans son cirque en allant vers le pic de sesques. un lieu prisé des pêcheurs..

 

le lac du lurien non loin de la station d'artouste en montant vers le lurien

 

les lacs d'arrémoulit au pied du palas vus du pic d'arriel 

 

Dans les hautes pyrénées :

le lac d'arratille en allant vers le refuge wallon sur la hrp

 

Le lac de l'embarrat

 

le grand lac pourtet au dessus du refuge wallon

les lacs d'ardiden vus du sommet du pic d'ardiden 


 Le petit lac du lustou vu du sommet du lustou dans la vallée de rioumajou

 

 

Les lacs de la munia vus de la munia sommet du cirque d'estaube un des trois grands cirques des pyrénées 

 

Le lac glacé vu de la brèche de tuquerouye en montant au mont perdu 

 Plus loin c'est l'ariege :

Le lac de l'étang d'araing au pied du pic crabere 

 


 Au sommet du pic rouge de bassies vu sur l'étang noir je crois

 

 En passant devant les étangs de bassies qui egayent la descente

Sur le tour de l'étang d'en beys 

 

En montant au roc blanc au dessus de querigut, l'étang du laurenti . Ce pourrait être un lac canadien ou vosgien

 

Un peu plus à l'ouest les étangs espagnols visités par la hrp au pied du mont rouch 

Et voici les pyrénées orientales : Là encore juste un petit échantillon

Les étangs moulsut en montant à la coume d'or, un peu hors des sentiers battus


 En montant au pic peric un des étangs de camporells vu de la serra de mauri


 En montant au carlit un des multiples étangs rencontrés au petit matin


 Voila fin de la balade pour rêver aux belles sorties de l'été prochain

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scénario banal

Par philtraverses - 05-01-2010 13:02:02 - 4 commentaires

Sa cravate pend lamentablement sur son costume acheté la veille. Il croyait à une promotion quand il a recu la convocation. Il n'avait pas tout lu tant il avait l'habitude de voir le monde avec le prisme déformant de son immense optimisme . Trop sur de sa valeur il ne savait plus lire les mauvaises nouvelles dans le journal et voulait déjeuner en paix le matin. Aussi zappait il les mauvaises nouvelles.

 

(Choeur des bien pensants un peu cru ici je le reconnais :) la misère du monde quelle misère ? j'ai bien assez de travail à rechercher mon bonheur personnel . Culpabiliser c'est bon pour les looser  (refrain deux fois)

 

Lui même a l'impression d'avoir rétréci en une seconde quand on lui a annoncé la nouvelle: celle de son licenciement pour faute grave

 

(ici le choeur des biens pensants) c'est bien connu l'echec l'accident ca n'arrive qu'aux autres . 

 

Il se rappelle quand il était petit que les adultes lui semblaient si grand vu d'en bas. il a l'impression d'être revenu à cette époque. Bien sur son épouse l'a plaqué car il travaillait tard le soir pour avoir cette promotion, pas seulement. il se rappelle comme il était si sur de lui, si cruel, si méprisant avec ses subordonnés comme le sont les gens biens dans leur peau, du moins c'est ce qu'il pensait ..

(choeur des biens pensants refrain: c'est bien connu l'échec n'arrive qu'aux autres.

 

Il ne doutait jamais, n'avait pas peur de l'échec et ne se mettait jamais à la place des autres ou il faisait semblant d'avoir de l'empathie pour paraitre plus sympathique et cacher son inaffectivité naturelle:  l'empathie c'est pour les looser, du mons c'est ce qu'il croyait. Avec les copains, après le travail, il allait au bar du coin et faisait bien rire ses potes en se moquant, gentiment bien sur, de son collègue timide, qui rougissait en baissant la tête devant sa secrétaire qui jouait de lui en croisant les jambes

 

( ici le choeur des bien pensants) c'est bien connu l'échec l'accident n'arrivent qu'aux autres, douter se mettre à la place des autres c'est bon pour les looser  ( deux fois)

 

C'était un macho. il se fichait bien de ce que les femmes qu'il draguait platement pensaient de lui : "vous avez l'heure, on s'est déja vu quelque part, vous avez du feu .." Il ne se donnait aucune peine. Il était fier de sa virilité. Il savait qu'il avait statistiquement une chance sur deux..

A présent c'est à peine s'il ose marcher dans la rue en sortant du bureau de son paron qui l'a licencié.

Pour la première fois depuis tout petit il a l'impression d'être ridicule . le regard d'une fille qu'il aurait trouvée insignifiante autrefois le trouble. Son sexe a rétréci et est à présent celui d'un enfant de 4 ans. 

( choeur des biens pensant) c'est bien  connu l'échec l'accident n'arrivent qu'aux autres se mettre à la place des autres douter c'est bon pour les looser. le but unique de la vie est de travailler pour son bonheur personnel (trois fois en refrain en allant des sopranios aux basses par un mouvement circulaire)

 

Bien sur il a essayé d'obtenir une indemnité aux prud'hommes, c'est à cette occasion que je l'ai vu, mais il a perdu. Il m'avait raconté sa vie avec impudeur . Il avait encore l'assurance de ceux qui croient que tout est bonheur et dont l'humilité est feinte. A présent le loft  qu'il avait aménagé pour sa maitresse, celle imposée par les codes de bonne conduite des cadres supérieurs, est vide. les huissiers ont tout emporté bien sur.

 

(Choeur des bien pensant) c'est bien connu l'échec l'accident n'arrivent qu'aux autres douter se sentir coupable c'est bon pour les looser (trois fois en refrain des sopranos aux basses)

 

Soudain il l'aperçoit, la, son vieux tee shirt gagné au marathon du médoc, il y a 10 ans . A coté sa première paire qu'il avait achetée il y a 15 ans quand il a commencé la CAP. Les huissiers ne l'ont pas pris. Pas de valeur. Alors saisi d'un fol espoir il enfile les chaussures et la paire de baskets usés , sort du loft et se met à courir.

et soudain il se met à grandir et le choeur des biens pensant s'arrête de marmonner et se disperse ( mouvement circulaire autour de la scène) 

 

 

 

 

 

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