KikouBlog de philtraverses - Avril 2011
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pic des trois seigneurs par le col de la pourtanelle

Par philtraverses - 19-04-2011 07:31:56 - 4 commentaires

Le 16 avril 2011: Je suis au parking d'ou part le sentier qui hisse au pic des trois seigneurs, sommet situé vers tarascon sur ariege, dans la vallée de gourbit et de rabat les trois seigneurs, modestes villages de quelques 50 ames chacun. Michel Sébastien , un illustre pyrénéiste, pour ceux qui aiment ce massif, est un amoureux de ce sommet qu'il aurait gravi pas moins de 300 fois. De nombreuses voies permettent d'atteindre ce promontoire. Pour aujourd'hui, j'ai choisi l'accès par le col de pourtanelle, qui semble seule possible compte tenu de son exposition est ouest, les autres accès, exposés plein nord, étant barrés par de raides névés. .

 

Cette éminence, d'altitude somme toute modeste, puisqu'elle culmine à 2200 m , est un belvédère idéal sur les hauts sommets. Me voila donc parti sur cet itinéraire que je n'ai jamais encore emprunté. Peu ou pas de descriptifs, ni sur les guides papier ni sur le net.. Du parking je suis la piste large jusqu'à la cabane d'embanels, jadis utilisée par les bergers . Le pic des trois seigneurs se dévoile peu à peu. Il est encore, de façon étonnante, vu son altitude, très enneigé.

 

Je continue la piste vers l'ouest puis vers le nord. J' atteins ainsi la cabane rouge, ou de coumeders, cabane de tôle verte au toit rouge, non mentionnée sur la carte ign. Plus de sentier contrairement à ce que certains guides mentionnent.. Je continue à découvert, au jugé, vers le nord ouest, en suivant de vagues sentes en direction de la jasse de coumeders ou subsistent de nombeux orris, vestiges de l'activité pastorale florissante d'autrefois.

 

En face, légèrement sur la gauche, j'aperçois le col de pourtanelle, barré par un névé, sans doute verglacé et ou je ne pourrai donc passer . Je continue en montant régulièrement hors sentier en direction de la crête. La montée est pénible dans les herbes épaisses et les rhododendrons. J'atteins enfin la crête vers 1895 m entre le col de pourtanelle à gauche et le pic de la journalade, à 1945 m, à droite.

 

Je m'achemine ensuite vers le col de la pourtanelle, en suivant la crête large et herbeuse, barrée par une clôture visiblement à l'abandon . Je rejoins enfin le col de la pourtanelle, à 1785m, entaille étroite dans la crête, effectivement défendue par un névé épaix et raide.

 

A partir du col la pente se redresse. Quelques névés, qu'il est facile d'éviter, jalonnent le chemin. Deux gros cairns servent de repère.

 

J'arrive enfin sous le pic des trois seigneurs dont la croix est bien visible. Une dernière montée raide à travers la végétation et les cailloux, le sentier étant en grande partie sous la neige, et me voila au sommet.Au sommet je ne peux m'empêcher de penser aux grands débats qui agitent notre société. J'ai un sentiment étrange, ambivalent, à la fois de tristesse, pour ce que je ressens comme une régression sociale sur beaucoup de points, et d'euphorie d'être loin de tout ça, pour quelques instants. 

 

L'affaire du voile dans les lieux publics, le pseudo débat sur la laïcité qui risque de réveiller les vieux démons qui ne demandent que ça.., le refoulement de tunisiens à vintimille, malgré les engagements internationaux de la France, l'application des dispositions de la CEDH sur la garde à vue, qui me concernent de plus prêt, et ou je suis en première ligne, de par mon métier. Je rajouterais l'affaire du christ pisse et ces catholiques intégristes, décomplexés, qui s'expriment désormais sans retenue, ce qui n'avait pas été le cas 4 ans auparvant. Les choses évoluent..  La liste est longue. Pourtant l'histoire montre qu'il n'est point de salut pour l'humanité hors le métissage, le mélange, la tolérance.. J'y reviendrai.  Heureusement les Pyrénées, elles, seront toujours la et survivront à tout ça. La vue est, bien sur, magnifique sur les hauts sommets encore bien enneigés. Les amateurs s'amuseront à égréner la liste des sommets, du valier au mauberme.. J'avais l'intention de continuer la crête, de rejoindre le col de la couillate et, par le lac bleu, de retourner à mon point de départ.

 

Ce sera pour une autre fois. La descente par le col de la couillate, orienté plein nord, nécessite les crampons, cette neige de fin de saison étant bien dure .

 

Je reviens donc à mon point de départ en empruntant le même chemin. Ce sera pour une autre fois.. Le pic des trois seigneurs, comme pour Michel Sébastien, est amené à être un de mes sommets favoris.Au retour je croise un groupe de randonneurs que je salue. Il est certain que je reviendrai.

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le circuit du picou

Par philtraverses - 12-04-2011 18:26:38 - 3 commentaires

samedi 9 avril 2011. La météo annonce cette journée comme estivale. Je vais donc re-faire le circuit du picou, dont j'avais entendu parler à travers les blogs d'illustres kikous, qui se reconnaitront, si d'aventure ils parcourent ces lignes. 

Me voila donc parti de Narbonne en direction de Brassac, petit village ariégeois, non loin de Foix. Tant pis pour mon bilan carbone.Tiens j'irai allumer un cierge, euh planter un arbre demain, sérieux..

Alors que d'autres font le marathon de Paris,mélangeant leur souffle à ceux des autres, je goute ma solitude. Mais le marathon de paris je l'ai fait en 2005. A 45 ans. 3H01s alors. C'était il y a longtemps, une éternité. 3 semaines après le trail des 3 chapelles.Le temps ou je pouvais m'engager sur une course sans crainte de l'abandon. une autre vie.

 

Dès le départ il fait chaud. Une journée bénie des dieux, si j'osais encore croire qu'il existe un dieu, autre que la rencontre du hasard et de la nécessité, merci jacques monod..

Tant mieux car je compte sur cette journée pour récupérer des semaines précédentes, difficiles sur le plan du boulot.Je n'ai guère eu plus de 2 à 3h/semaine à consacrer à l'entrainement.30 kms en moyenne/semaine, sans plaisir. Des journées à rester assis, fatales pour le corps et l'esprit.

Autant le reconnaitre de suite, le picou c'est quand même de la montagne à vache. Molles ondulations, vastes prairies sont au menu. Parfait pour débuter la saison montagne qui commence tôt cette année.

 

D'entrée, je m'y attendais, je sens que la forme n'est pas la. Les cuisses sont molles, peu réactives. Comme quand j'avais fait le trail du caroux en 2008, qui fut un échec, entre autres..

J'arrive en 40mn au col du calmit, à 1130m pour 500m de d+, en soufflant et ahanant. il y a du boulot pour faire le tour de l'oisans non stop ou je suis, encore,inscrit. bof. Ce devrait être mon rythme de croisière. J'en suis loin. Le palpitant bien trop rapide..

 

Au col je jauge le chemin qui reste à parcourir jusqu'au picou. Jusqu'à la cabane de l'homme mort, à 1400m d'altitude, le dénivelé est faible, rapporté à la distance parcourue. Le picou, comme son nom l'indique, ressort de la crete comme une dent. je l'aurais plutôt appelé le chicot..

 

Après la cabane de l'homme mort, la pente se redresse brusquement . je monte droit dans la pente hors sentier, en poussant sur les cuisses. J'arrive au sommet en 1h20 pour 1000m de d+. re bof. du 800 m heure tout au plus.

Au sommet du picou, enfin, la vue se dévoile, récompensant mes efforts et me faisant tout oublier, la magie des grandes solitudes opérant toujours, comme un pansement. Les sommets sont encore bien enneigés.

 

Un peu plus loin, en direction du rocher de betail à 1716 m d'altitude, j'aperçois un groupe de vttistes qui poussent leurs machines. je prends plaisir à les rattraper puis dépasser. Enfin un objectif.

Plus loin je dérange un troupeau d'isards que je ne pourrai prendre en photo.

 

Après le rocher de betail la pente s'assagit, s'alanguit, faisant penser à l'écosse ou à l'irlande. Un faux air de Bretagne.

Plus bas encore, après la sarrat de la pelade, je descends tout schuss vers la cabane de la deveze, promontoire idéal ou il fait bon s'arrêter.

 

Le chemin se perd un peu à cet endroit. Il redevient plus net et balisé, en restant sur la même courbe de niveau, aux abords de la forêt. Pus bas encore, au col mazel, à 1354 m, je rejoins une cabane rustique, fermée.

 

A présent je n'ai qu'à emprunter des pistes forestieres languissantes qui m'amènent au col de legrillou à 938m.

 

La suite est moins réjouissante et impose de suivre des routes goudronnées et des traverses. Il faut aussi passer dans des cours de ferme à deux reprises, ou des chiens aboient et montrent les crocs, m'obligeant à surveiller mes arrières, particulièrements chevilles et mollets, tant affectionnés par nos sympathiques "amis".

Finalement j'en termine avec ma balade et m'offre une bronzette sur un banc, me laissant irradier par les rayons du soleil qui accélèrent la chute de mes rares cheveux, en pensant aux marathons et aux trails que ne ferai pas .

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