Par philtraverses - 18-10-2011 18:35:45 - 1 commentaire
"Je suis belle oh mortels comme un rêve de Pierre. Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris. " Ainsi chante la montagne les soirs de solitude .
Pour aller entendre encore une fois le chant de la montagne je me décide, en ce matin de septembre, à partir pour le pic de neouvielle.
Caractéristiques : Localisation France, Aragnouet Fabian époque : juillet à mi octobre Durée: 4 h 00 AR Difficulté: * escalade F névés durs le matin ou éboulis pénibles Dénivelé 1000 m.environ Accès Sain Lary, Aragnouet Fabian, route des lacs. La route vers le lac d'aubert est fermée l'été à partir du lac d'oredon. A partir de 9 heures navette obligatoire. . Cartographie: IGN/Randonnées pyrénéennes (1/50 000):Bigorre Départ du parking du lac d'aubert à 2150 m d'altitude. Il faut traverser le barrage pour rejoindre une sente bien nette. Le balisage est depuis longtemps effacé.
Parti vers 4h30 du matin de chez moi j'arrive un peu avant 8 heures au départ. Le lac d'aubert scintille dans le matin clair. Il n'y a personne à cette heure en cette saison.
Une poésie de Victor hugo, que je paraphrase honteusement, s'effiloche, déchirée par le vent ; "ou sont ils les montagnards sombrés dans les nuits noires Oh rochers indiférents que vous savez de lugubres histoires .."
Le sentier monte dans la pelouse rase et arrive à une bifurcation discrète signalé par un cairn. je prends la branche de droite. Mon chemin monte rudement au milieu des blocs et franchit quelques ressauts faciles.
Un peu fatigué par ma nuit courte j'ai le souffle un peu court. Peu importe. L'essentiel est d'être la. La fatigue permet d'avantage d'être au coeur des choses, abolissant les distances et les différences.
J'arrive en contrebas de la crête des barris d'aubert, à une sorte de col, vers 2439 m d'altitude. Le col est une porte ouverte vers la haute montagne. Un passage secret gardé par des géants de pierre. Nul ne passe ici s'il n'est animé de bonnes intentions.Je fais amende honorable et m'incline face à la montagne..
Le terrain change. Je découvre à présent une pente d'éboulis interminable que je vais devoir traverser. Il faut avoir le pied sur pour aller de blocs en blocs. Je me rappelle mon enfance à sauter de blocs en blocs parfois chutant. Mes genoux s'en souviennent encore.
Des anonymes ont disposé là des cairns. Il suffit de suivre ces petits tas de cailloux déposés savemment aux endroits stratégiques. Du col des barris d'aubert le chemin descend légèrement pour rejoindre un vallon encombré d'éboulis.
Seul le bruit de mes pas, que je veux le plus discret possible, trouble un troupeau d'isards qui s'en va dans des lieux inaccessibles, se moquant de ma maladresse infinie. Un peu plus haut la brèche de chaussenque, passage vers le refuge packe et le turon de neouvielle se laisse deviner.
Plus haut encore, arrivé ici on ne sait comment, un guetteur du troupeau d'isards me regarde. Ses yeux sans expression, vides comme l'infini, ou je cherche un semblant de communication, me renvoient à mes doutes, mes espoirs perdus. Peut être dans une autre vie vais je me réincarner en isard. Peut être aurai je une autre chance..
J'arrive en contrebas de la brèche de chaussenque. La montée dans les éboulis me semble bien longue. Parfois un semblant de sentier facilite la progression. Le lieu est un désert. Parfois, tentant l'aventure, la vie s'essaie à quelques appartitions fugaces, si fragile, le temps de l'été si court ici.
Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent ..Ces vers de Victor hugo sur lesquels j'avais du disserter.. Seul le cri strident du choucas résonne, bouleversant l'ordre établi des sommets. Le pic du néouvielle, pointe acéreée qui semble inaccessible, est enfin en vue. Le glacier qui, jadis, prenait ses aises, n'est plus qu'un lointain souvenir, un névé sale, criant que le réchauffement climatique est une vérité et qu'il faut faire vite si..
Je rejoins la crête sous le sommet en escaladant quelques rochers faciles sur un bon granite pur. Enfin me voilà au sommet effilé du pic de neouvielle.
Je domine le lac de cap de long, 900 m plus bas..
A ma hauteur le ramoun et les sommets du massif du néouvielle..
Le pic du midi de bigorre au loin..
A présent il est temps de redescendre en restant attentif dans la descente. Quelques bifurcations ne mènent nulle part.. Les lacs d'aubert et d'aumar bien plus bas frissonnent en pensant que l'été touche déjà à sa fin.
Plus loin, sur le chemin du retour, je fais une pause pour admirer les beaux laquets..Il y a 40 ans c'est par eux que j'ai découvert et aimé la montagne. A chaque fois c'est comme un pélerinage
La tout n'est qu'ordre et beauté, luxe calme et volupté..
Par philtraverses - 04-10-2011 20:20:01 - 3 commentaires
Localisation: tarascon sur ariege, auzat, arties centrale de pradieres
époque : juin à novembre
Durée: 6 à 12 heures
Difficulté: * crête, longueur
Dénivelé: 1800m
Accès :De tarascon sur Ariège prendre la direction de Vicdessos – Auzat puis suivre la direction de Marc, jusqu’au croisement d’Artiès . Prendre la direction de la centrale de Pradières
Altitude maximum : 2875 m au pic de tristagne
Cartographie: IGN/Randonnées pyrénéennes (1/50 000): Haute ariege Andorre
fichier kml | géoportail
Départ de la centrale de pradieres. Le chemin large, balisé gr10, monte en direction de l'étang d'izourt.
Il est tôt. En ce début d'octobre 2011 la fraicheur matinale est vive. La vue se dévoile peu à peu.
J'atteins l'étang d'izourt en une quarantaine de minutes.
Je suis le gr jusqu'aux baraquements ruinés.
Juste après avoir dépassé les baraques une marque jaune sur le rochet : petsiguer.
Je quitte le large chemin pour un sentier étroit qui monte à flanc au dessus de l'étang d'izourt. Cette sente étroite, balisée en jaune, demande de la prudence. Je prends rapidement de la hauteur et domine l'étang d'izourt.
La sente s'oriente dans une vallée parallèle à la vallée principale. Le sentier rejoint une variante du gr10.
Plus loin le gr10 descend vers l'étang d'izourt, tandis que notre sente balisée en jaune continue vers les étangs de petsiguer.
Nous atteignons finalement les petits étangs de petsiguer au pied du pic de l'aspre, sommet défendu par de raides pentes.
Passé les étangs de petsiguer le sentier, toujours balisé, atteint l'étang de la goueille. Là se trouvent de nombreux pêcheurs.
Le col de l'albeille est désormais bien visible. A l'étang de goueille on retrouve le gr transfrontalier qui vient de l'étang fourcat.
Je suis le gr et par une rapide montée j'atteins le col de l'albeille, 2606 m d'altitude, sous le tristagne ..
les choses sérieuses commencent. Il faut franchir une première crête, pour atteindre un deuxième à environ 2707 m d'altitude.
Je suis une sente cairnée. De temps en temps il faut mettre les mains mais l’ascension n'est jamais difficile. J'atteins enfin le sommet.
Je domine les étangs fourcat
le grand étang de tristagne, dans un site magnifique, hélas défiguré par la laideur de la station de ski
Une vue sur le pic de malcaras et l'étang de la oussade .
Pour descendre il suffit de suivre la crête. Ne pas emprunter un sentier balisé en jaune. Je le suis un moment puis voyant qu'il me détourne de mon but je l'abandonne.
Je passe à flanc dans des pentes raides pour rejoindre le col de tristagne.
Je retrouve une sente balisée en jaune qui me permet de rejoindre facilement le refuge fourcat.
Le beau refuge, restauré, est déjà fermé. Dommage. Je redescends doucement au point de départ.
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