trace d'adolescence : sur le chemin
Par philtraverses - 04-03-2010 14:56:55 - 5 commentaires
Parfois je feuillette les vieux cahiers ou dans mon adolescence je notais ce que j'appelais alors avec grandiloquence des "poèmes".
Pris par le termps, les soucis, j'ai du me perdre en chemin. Il est bon alors de relire ces vieux écrits qui me rappellent ce que je fus, quels étaient alors mes rêves, et qui sont désormais bien loin, mais, j'ose espérer, pas encore morts.
En voici un : Sur le chemin
La pensée trottait dans sa tête : Un appel venu d'on ne sait ou . Sans savoir pourquoi Il a pris sa voiture et il a roulé au hasard.
Il voulait fuir cet appel lancinant, presque douloureux. Il a roulé sans savoir ou il allait.
Il a tellement roulé, jusqu'à voir trouble.
il ne savait si c'était les larmes ou la fatigue. Il roulait, sans but, sans savoir pourquoi. Et puis, toujours sans savoir pourquoi, il s'est retrouvé la. Au départ de ce chemin.
La voix qui l'appelait trottait toujours dans sa tête. Il était au début du chemin. Sans qu'il sache comment la neige était arrivée, discrètement étouffant les bruits et la rumeur dans sa tête.
Il y avait comme un début d'aube ou de crépuscule qui hésitait à venir, se faisait désirer.
Mais la voix trottait dans sa tête allait et venait comme un archet sur le violon de sa solitude.
Et puis, soudain, il s'est trouvé, sans savoir comment il était arrivé la, à travers ses larmes et sa solitude au départ de ce chemin. Le seul l'unique.
C'était bien ce chemin ou il était allé marcher, un bel été, avec celle qu'il aimait et qui l'aimait alors.
Ils faisaient un beau couple disaient les gens.
C'était bien ce chemin qu'il aimait tant, qui allait vers ce sommet qu'il convoitait et qu'il n'arrivait jamais à atteindre, malgré ses efforts. Il aimait tant ce chemin.
il a compris que la voix qu'il entendait venait du chemin, que ce chemin était vivant, magique, issu de ses rêves brisés, de sa solitude désespérée.
Il faisait un peu froid. Était ce son froid intérieur ce froid que rien, depuis des années, ne parvenait à réchauffer, le froid de l'absence de celle qui était partie, à jamais, sur une dernière bise sur la joue.
ou était ce plus simplement le froid glacial qui précède l'aube. Il entendait au loin un chien aboyer. il avait l'impression d'avoir d'avoir toujours connu ce chien. Ou d'avoir été certainement ce chien dans une autre vie.
Alors il a commencé à marcher, poussé par l'appel du chemin, comme une caresse, laissant les phares de la voiture allumés. Il se disait que leur lumière serait un guide précieux dans cette nuit profonde qui ne voulait pas cesser et enfin laisser la place à l'aube hésitante.
Il s'est mis à marcher pieds nus ou en chaussures de ville, il ne savait plus. il s'est dit qu'il allait enfin l'atteindre ce sommet qui jusqu'ici s'était toujours dérobé. Toujours plus haut.
Il montait, il ne voyait plus les phares de la voiture à présent. Était ce parce qu'il n'y avait plus de batterie ou qu'il était déjà trop loin, trop tard.
La neige tombait à présent à gros flocons. Il n'y avait plus de chemin. Rien que lui et la forêt qui le frolait de ses branches d'arbre, comme la robe de l'absente ..
La forêt clémente qui massait doucement ses pieds et son coeur endoloris.
Et puis il l'a atteint ce sommet. Et puis le jour s'est enfin levé, comme une déchirure et puis il s'est enfin endormi.
et l'appel lancinant a cessé à jamais de le tourmenter.