lumiere de l'hiver finissant dans la sainte baume
Par philtraverses - 19-02-2010 16:58:03 - 1 commentaire
Ce n'est ni l'aube ni le crépuscule
quelque chose d'entre les deux
qui donne à espérer et à croire
que l'hiver va finir et que bientôt
la sève se mettra à couler à nouveau.
La lumière glane dans mon coeur
des gerbes d'espérance.
la moisson sera bonne, il suffit de regarder
l'aube et de s'émerveiller de l'instant présent.
Il faut croire dans le renouveau ou faire semblant
malgré les signes du déclin.
Parfois lorsqu'on croit l'arbre mort
la sève prend des chemins détournés et tortueux
pour acheminer sa précieuse substance.
Faire semblant, parfois, nous fait devenir
le personnage que nous jouions .
Les rivières sèches depuis bien longtemps
seront bientôt à nouveaux folles
et s'encanailleront dans la brise marine.
l'horizon lascif enlacera toutes les peines
et les emmenera au sommet
la haut sur la colline ou il y avait un beau chalet
et ou les chansons de ma jeunesse flirtent
avec le vent de l'hiver qui finit,
comme cette randonnée solitaire.
Il faut croire que les déserts fleuriront un jour
et que même quand on se croit en hiver
il y a des étés prêts à jaillir et jaillir encore
la ou on ne les attendait plus
traversée des pyrénées par les sommets suite et fin
Par philtraverses - 12-02-2010 18:05:37 - 3 commentaires
Mon frère me disait "je suis un con. Comment pourrais je m'aimer puisque je n'ai ni le qi ni la gueule que je voudrais avoir.
J'aurais voulu être beau je ne le suis pas. Les mornes séances et les interminables monologues chez le psy n'y feront rien.
Pourquoi accepterais la médiocrité que j'incarne à chaque fois que je me regarde dans la glace ou que je m'entends causer.
Ou quand je lis mes écrits. Même mon poissonnier est plus intelligent que moi. Et même ceux qui attendent que je trouve une solution à leur problème sont plus intelligents que moi.
Et comment pourrais je aimer les autres et accepter leurs différences puisque je ne m'accepte pas, que je refuse en conscience de m'accepter et ne m'accepterai jamais "
Je me rappelle qu'enfant nous avions cru qu'il était anorexique car vers l'age de 12 13 ans il se faisait vomir après manger.
Heureusement ça n'avait pas duré. Il n'était bien avec les autres que quand il buvait à rouler par terre ou dans l'effort en allant jusqu'à l'épuisement. L'effort démesuré était peut être dans son esprit une punition qu'il s'infligeait. Ce n'est qu'une fois puni qu'il était délivré de sa culpabilité immense, pouvait donc s'aimer et donc aimer les autres..C'est du moins ce que je crois.
Voici donc venir la fin de ce périple que je lui dédie .Puisse t'il trouver la sérénité et un lieu ou il pourra enfin laisser son désespoir et sa haine de lui au vestiaire. et s'accepter enfin
le pic montcalm. La ligne de crète tordue et tourmentée est la récompense du randonneur
le saint barthelemy. en partant de montségur par le versant nord ou d'appy par le versant sud . C'est toujours une surprise.
L'ennui est banni du chemin . En chemin un groupe de mouflons me salue. En fonction des saisons les couleurs changent. Le printemps quand la neige commence à fondre est la meileure saison.
le roc blanc . En partant de querigut. J'aime ce petit pays du donezan, complètement dépeuplé, qui se bat pour survivre. Les gens la bas ont le coeur plein de projets et d'espoirs en se levant chaque matin. Ils veulent aussi préserver ce petit coin selon l'adage "pour vivre heureux vivons caché". Le roc blanc est le gardien des secrets qui dorment au fond du lac du laurenti.
le pic d'amitges. En partant d'espot aux portes du parc national d'aigues tortes. La pointe des aiguilles percait le ciel trop lumineux de ce mois d'août, dorant les peaux fines des belles randonneuses
le besiberri sud. En partant du tunnel de vielha non loin du refuge de l'hospice de vielha. Le chemin n'était pas indiqué.
Pourtant bien tracé il amenait au lac du besiberri. Plus loin il fallait chercher son chemin au dessus du lac pour arriver à la vallée suspendue parsemée d'éboulis menant au col. Il restait à remonter la crete pour, entre les nuages, essayer de voir quelques bribes de paysage.
le montardo d'aran . En partant de la porte du parc national non loin de salardu. Les premières neiges ont fait leur apparition ce matin la. Les
randonneurs ont déserté le massif. Le lac de la restanque fait grise mine et les sommets se préparent à hiverner
le canigou. Me voila dans les montagnes du soleil. Des montagnes presque familières .Je me souviens d'avoir fait une fois ma trace du refuge de bonnes aigues après des chutes de neige. Je m'enfoncais presque jusqu'à la taille, tracant dans la pente en essayant de deviner le chemin. Puis venait la crete ou le vent avait dispersé la neige.
le pic peric. du refuge des camporells le sommet parfait étalait avec coquetterie les premières neiges.. Le relief semblait traitreusement doux, trompeusement candide
le roc del boc. je m'égarai sur cette crete annexe ou j'avais voulu passer pour voir. Il est à toi ce babil toi le montagnard qui ma prêté ta corde pour m'aider à sortir de ce mauvais pas, car la crete si facile s'arrêtait net sur une barre rocheuse qu'il fallait bien franchir pour retrouver un peu plus bas une terre plus accueillante.
Le costabonne. Les feuilles mortes crissaient sous mes pas. L'automne était bien la. Je chantais à tue tête "pourtant que la montagne est belle" et donne un sens au simple fait de respirer
Le roc de France. En partant d'amélie les bains. Le paysage changeait au fur et à mesure de la montée. L'horizon s'élargissait. Le passage devant le mystérieux mas de can felix était un prélude, un avant gout de méditerranée. Quelques jardins abandonnés offraient des fruits en voie d'ensauvagement
Le pic de coume d'or. Entre ariege et médittéranée entre le sombre de l'ariege et le lumineux de la méditerranée ce sommet
Le pilon de belmatx. Combien de fois avais je grimpé ce sommet qui était mon terrain d'entrainement au dénivelé. 1000 M tout rond. Hiver comme été.
pic neulos . il est une des dernières sentinelles avant la méditérranée. J'y allais les jours de grand vent, bousculé par la violence des éléments, l'infini de l'horizon, me renvoyant à ma finitude fondamentale
pech de bugarach. Sommet des corbieres. La aussi le vent, toujours le vent. Impiyoyable et fier ornement de ce sommet de l'aude et des corbieres. De loin en loin, visibles, les chateaux cathares
Par philtraverses - 10-02-2010 21:16:45 - 3 commentaires
2050 ou l'animalité (inspiré par the road)
La rareté est apparue insidieusement. L'abondance avait crée la civilisation, les arts, la tolérance.
Débarrassé du souci de se nourrir de se vêtir et de survivre au quotidien l'intelligence avait pu s'épanouir, trouver d'autres territoires dans le savoir la culture . Les combats les plus fréquents étaient les joutes verbales . Après avoir été la règle la violence, physique, était devenue l'exception.
Bien sur ils entendaient à la télé, lisaient dans les journaux, que le pétrole devenait de plus en plus rare que des espèces animales qu'on avait même pas encore découvertes disparaissaient chaque jour au hasard d'un chalut, dans les filets des pêcheurs, ou dans les tronconneuses des forestiers, indifférents, préoccupés par le seul souci de la rentabilité ou légitime de nourrir leur famille sans penser au lendemain.
Mais ils ne voulaient pas y croire. On leur avait dit qu'il y aurait des solutions. Que bien que toutes les décisions soient prises pour le court terme par magie elles avaient toutes une logique qu'il suffisait d'avoir un peu de discernement pour comprendre.
Bien sur de plus en plus souvent les gens se battaient dans les supermarchés pour s'arracher les biens les plus convoités devenus
si rares des bras même de la mère de famille avec ses enfants.
Bien sur, il y avait des signes : avec la rareté, peu à peu les plus riches, ceux qui avaient les moyens, ont commencé à se constituer des milices privées pour protéger leurs avantages de la mêlée des sans abris ou des boat people qui déferlaient d'afrique ou d'ailleurs, chaque jour de plus en plus nombreux,poussés par la misère.
Bien sur la police et la justice face au déferlement de cette misère venue d'ailleurs et qu'ils ne pouvaient plus maitriser avaient fini par se barder d'indifférence et appliquaient mécaniquement les lois d'exception qui poussaient comme le chiendent sur le code pénal qui n'était plus qu'une friche.
Bien sur le droit d'asile avait disparu depuis longtemps et les expulsions étaient faites à la va vite sans procédure. Il fallait bien protéger le mode de vie des braves gens.
Avec la rareté. être normal était devenu le synonyme d'être indifférent. Bien sur ceux qui se battaient pour faire émerger une étincelle de conscience, les justes, étaient depuis logtemps enfermés à l'asile de fou ou au goulag, rstaurés pour l'occasion.
Bien sur l'Antartique, protégé par le traité éponyme, n'avait pas fait long feu et était vite devenu un champ de pétrole, peu important la protection de ce sanctuaire et des espèces rares qui y vivaient, face à la nécessité impérieuse de remplir les réservoirs des véhicules des braves gens pour que ceux ci aillent chercher leur pain à 300m de chez eux.
Mais ça n'avait pas suffi. Le pétrole était devenu une denrée de luxe face aux besoins de plus en plus grand des pays dit émergents. Qui n'avaient pas
eu le temps d'émerger longtemps. Personne n'avait anticipé la rareté dont tous les signes étaient pourtant si visibles.
Des bandes organisées avaient pris d'assaut les stations service ou l'essence était devenue si rare. Les dépôts de carburant étaient l'enjeu de guerres incessantes opposant des bandes rivales.
Peu à peu les braves citoyens s'étaient livré pied et poings liés aux chefs de bande les plus puissants qui possédaient le plus de stations d'essence ou de dépôt de pétrole. Pour tenter de préserver leur mode de vie.
Avec la rareté l'intolérance et l'inquisition que l'on croyait disparues étaient réapparus. Les humoristes et les caricaturistes croupissaient en prison ou disparaissaient mystérieusement certaines nuits sans lune. Les artistes ne peignaient plus que les portraits des dignitaires ou des chefs de bande.
Le vernis de civilisation que préservait l'abondance avait vite disparu.
D'abord dépassés les gouvernements avaient fini par réagir. Et instaurer la dicature.
traversée des pyrénées 2ème partie
Par philtraverses - 04-02-2010 17:16:22 - 4 commentaires
Aujourd'hui je continue mon inventaire . Pas un dernier inventaire avant liquidation j'espère..
Le taillon . J'aimais cette envolée à tire d'aile en partant de Gavarnie, vers ce sommet facile, un des piliers du cirque de gavarnie. Le temps s'était arrêté pour toujours à la belle époque, au temps ou les demoiselles en crinoline, qui cachaient leur visage du soleil pour ne pas bronzer, s'évanouissaient de terreur à la vue des parois vertigineuses. Une fois à la brèche de Roland, la montagne dévoilait enfin les dessous chics du cirque de Gavarnie.., froufroutant avec indolence jusqu'au sommet ..
Plus loin l'arbizon en partant d'Aulon, village ou pourrait passer le grand raid des pyrénées plutôt que par la mornitude de la station d'espiaube.. Je m'élevais vite, concentré sur mon effort et ces 1500m de D+ à parcourir
d'un trait par un chemin manquant un peu d'attrait. De ce promontoire avancé, le regard se prenait à caresser les croupes des sommets, s'offrant à moi, comme pour un défilé de mode
le turon de neouvielle pour rester encore un peu dans le massif du néouvielle que je quittais à regret.
En partant du refuge de la glere des multitudes de lacs s'offraient à moi. Le glacier du maniportet, moribond, essayait de se faufiler entre les éboulis pour échapper au soleil. En descendant vers le refuge packe ou j'allais passer
la nuit je jetais un dernier un coup d'oeil en arrière sur ce sommet, qui fut mon premier 3000, il y a bien longtemps. Ne reste qu'une photo un peu souillée
Le pic d'eriste, en Aragon. En partant du refuge de viados, ce matin la, j'ai compris que ce serait une journée grise.
Peu à peu, en montant, j'ai fini par ne plus entendre les carillons des vaches étouffés par la brume .
Dans la ouate du brouillard je cherchais mon chemin de cairns en cairns, posés par des montagnards généreux, pour finalement déboucher au sommet sans m'en rendre compte .
le cotiella en partant du col de santa isabel au dessus de saravillo, un village un peu à l'abandon.
Le chemin se heurtait ensuite aux falaises intraitables de calcaire, qu'il fallait contourner par la gauche.
Par la suite venait un long cheminement interminable sur le plateau, en naviguant à vue, en direction du sommet, heureusement bien visible et évident mais paraissant insaisissable dans la brume de chaleur
Les posets deuxième sommet des Pyrénées : En majesté, la pierre calcaire, tourmentée par les plissements hercyniens et la dérive des continents, s'est hissée au sommet. Ce jour la je mettrai deux heures pour faire plus de 2000 md+.
Il est des jours, bien trop rares, ou la grace éphémère de la forme fait oublier la pesanteur des blessures et du quotidien
Le pic perdiguere. En partant des granges d'astau. Je m'élevais sur le chemin bien tracé jusqu'au refuge du portillon.
Après être monté sur le barrage, faisait suite un chemin en ceinture au dessus du lac. La suite, évidente, permettait d'accéder par le portillon supérieur au sommet, après avoir un peu posé les mains.
Au retour je passais par la crète déchirée mais facile qui mène au pic royo puis redescend vers le portillon inférieur.
Le pic gourdon . Après le refuge de la soula le sentier large montait vers le lac de caillauas,le bien nommé, lieu ou règne la caillasse. Plus loin les isclots, un essaim de lacs, m'accompagnait presque jusqu'au col.
Il fallait ensuite surmonter le découragement généré par les éboulis mornes du port d'oo, et les lambeaux du glacier en perdition. Enfin la crete facile, à séduire toutefois avec précaution, menait au sommet.
La hourgade .Malgré le temps menaçant je décidai de partir des granges d'astau. Peu à peu, contre toute attente le ciel s'éclaircissait comme l'heureux présage de la journée qui allait suivre. Après le col d'esquierry
une sente étroite, à flanc, dangereuse, permettait de rejoindre en balcon les lacs nere . De la, bien cairné, le sentier montait au lac nere supérieur. La suite, une formalité, m'amenait au lac d'arrouge, le plus haut lac des pyrénées, dont les berges frissonnaient aux vents changeants et versatiles. Enfin en pestant contre les raides éboulis et en me battant contre l'arète récalcitrante je perséverais jusqu'au sommet.
L'aneto. Le sommet des Pyrénées. Parti du refuge de la rencluse bondé, très tôt le matin, j'arrivais, par une des multiples sentes cairnées striant la montagne, au col qui ouvre sur les splendeurs glaciaires.
Posant le pied au hasard sur les fragiles ponts de neige, non encordé, euphorique, j'accédais enfin, juste avant le sommet, au fameux pont de mahomet, ainsi nommé en référence à la position prise par les montagnards pour franchir ce passage qui surplombe le vide sur plusieurs dizaines de mètres.
le maupas . Mauvais pas. Le seul mauvais pas dont je devais me tirer à tout prix était ce quotidien envahissant, ce réalisme déséspérant des gens que je cotoyais tous les jours, ce bon sens à la longue fatiguant et si lourd, qui ne m'était supportable en cet été finissant qu'à doses homéopathiques. Aussi je montais vers le sommet, plus vite qu'un déséspéré,comme si ma vie en dépendait.
le pic de clarabide . En partant de la soula. Le lac de pouchergues offrait d'abord les tours et détours de ses rives improbables.
Au sommet, un peu incongru, comme dans un film de bunuel, un groupe de jeunes scouts espagnols venus d'espagne troublait un instant ma tranquilité. Mon regard vagabondait comme un chien errant entre les posets et
le pic des gourgs blancs qui paraissait si prêt, cherchant vainement ou se poser.
le mauberme . En partant d'eylie en ariege. De l'usine ruinée du bocard, inattendue dans cette vallée retournée à la sauvagerie, le sentier,autrefois fréquenté par les mineurs de fond, montait réguièrement en lacets vers le port d'urets.
De ce col la vue s'ouvrait enfin vers les lacs de montolieu en contrebas du col et du liat, un peu plus loin. Apaisant et sobre le chemin montait sans faire d'histoires au sommet. La haut le couserans déroulait ses vallées, bleutées
comme les cernes d'une belle de nuit.
le mont valier . Il se donnait à voir de toutes part, un peu allumeur, tel une sentinelle de l'aube, gardant le passage vers la haute montagne. je montais vers lui, poussé dans le dos par l'envie d'atteindre les premiers rayons du soleil levant, bien plus haut. Le soleil me surprenait enfin, non loin du sommet, éreinté .
le pic crabere. Non loin de sentein le large chemin montait calmement à travers bois . Plus haut, dans les prairies, la pente s'accentuait et se redressait jusqu'à atteindre le barrage de l'étang d'araing et le refuge
du même nom . Evident le pic se dressait au dessus de l'étang comme l'invite d'une femme à venir la rejoindre ..
le mont rouch . Une sente discrète et bien tracée permettait d'y accéder. Nul refuge, nul berger en cette contrée oubliée des dieux de la modernité ou il était rare de croiser un autre randonneur, En ces hautes solitudes tout être, tout homme devenait immédiatement un alter ego, un frère de sang.
Le pic de bassibie : Belle escapade désolée, sur ce promontoire dominant l'étang d'artats ou d'artax qui aurait pu aussi bien être un sommet d'écosse ou du pays de galles. La crete nue, presque impudique, n'arrêtait même pas le silence absolu qui régnait en ces lieux et que même l'ardent soleil ne parvenait pas à dérider. Résonnaient les chants des sirènes de l'étang d'artats
le pic rouge de bassies en partant de l'artigue. Le chemin montait d'abord dans les pelouses raides puis dans les éboulis, n'offrant aucun répit, jusqu'à atteindre le sommet. Une fois au sommet la crete secondaire déroulait tranquillement vers les étangs du bassies pour mourir en beauté et en douceur sur le sourire de la gardienne idéale et imaginaire du refuge de bassies..