traversée des pyrénées 2ème partie
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traversée des pyrénées 2ème partie

Par philtraverses - 04-02-2010 17:16:22 - 4 commentaires

Aujourd'hui je continue mon inventaire . Pas un dernier inventaire avant liquidation j'espère..

Le taillon . J'aimais cette envolée à tire d'aile en partant de Gavarnie, vers ce sommet facile, un des piliers du cirque de gavarnie. Le temps s'était arrêté pour toujours à la belle époque, au temps ou les demoiselles en crinoline, qui cachaient leur visage du soleil pour ne pas bronzer, s'évanouissaient de terreur à la vue des parois vertigineuses. Une fois à la brèche de Roland, la montagne dévoilait enfin les dessous  chics du cirque de Gavarnie.., froufroutant avec indolence jusqu'au sommet ..


Plus loin l'arbizon en partant d'Aulon, village ou pourrait passer le grand raid des pyrénées plutôt que par la mornitude de la station d'espiaube.. Je m'élevais vite, concentré sur mon effort et ces 1500m de D+ à parcourir
d'un trait par un chemin manquant un peu d'attrait. De ce promontoire avancé, le regard se prenait à caresser les croupes des sommets, s'offrant à moi, comme pour un défilé de mode

le turon de neouvielle pour rester encore un peu dans le massif du néouvielle que je quittais à regret.
En partant du refuge de la glere des multitudes de lacs s'offraient à moi. Le glacier du maniportet, moribond, essayait de se faufiler entre les éboulis pour échapper au soleil. En descendant vers le refuge packe ou j'allais passer
la nuit je jetais un dernier un coup d'oeil en arrière sur ce sommet, qui fut mon premier 3000, il y a bien longtemps. Ne reste qu'une photo un peu souillée    

Le pic d'eriste, en Aragon. En partant du refuge de viados, ce matin la, j'ai compris que ce serait une journée grise.
Peu à peu, en montant, j'ai fini par ne plus entendre les carillons des vaches étouffés par la brume .
Dans la ouate du brouillard je cherchais mon chemin de cairns en cairns, posés par des montagnards généreux, pour finalement déboucher au sommet sans m'en rendre compte .

 

le cotiella en partant du col de santa isabel au dessus de saravillo, un village un peu à l'abandon.
 Le chemin se heurtait ensuite aux falaises intraitables de calcaire, qu'il fallait contourner par la gauche.
Par la suite venait un long cheminement interminable sur le plateau, en naviguant à vue, en direction du sommet, heureusement bien visible et évident mais paraissant insaisissable dans la brume de chaleur

 

Les posets deuxième sommet des Pyrénées : En majesté, la pierre calcaire, tourmentée par les plissements hercyniens et la dérive des continents, s'est hissée au sommet. Ce jour la je mettrai deux heures pour faire plus de 2000 md+.
Il est des jours, bien trop rares, ou la grace éphémère de la forme fait oublier la pesanteur des blessures et du quotidien


Le pic perdiguere. En partant des granges d'astau. Je m'élevais sur le chemin bien tracé jusqu'au refuge du portillon.
Après être monté sur le barrage, faisait suite un chemin en ceinture au dessus du lac. La suite, évidente, permettait d'accéder par le portillon supérieur au sommet, après avoir un peu posé les mains.   
Au retour je passais par la crète déchirée mais facile qui mène au pic royo puis redescend vers le portillon inférieur.

Le pic gourdon . Après le refuge de la soula le sentier large montait vers le lac de caillauas,le bien nommé, lieu ou règne la caillasse. Plus loin les isclots, un essaim de lacs, m'accompagnait presque jusqu'au col.
Il fallait ensuite surmonter le découragement généré par les éboulis mornes du port d'oo, et les lambeaux du glacier en perdition. Enfin la crete facile, à séduire toutefois avec précaution, menait au sommet.  


 

La hourgade .Malgré le temps menaçant je décidai de partir des granges d'astau. Peu à peu, contre toute attente le ciel s'éclaircissait comme l'heureux présage de la journée qui allait suivre. Après le col d'esquierry
une sente étroite, à flanc, dangereuse, permettait de rejoindre en balcon les lacs nere . De la, bien cairné, le sentier montait au lac nere supérieur. La suite, une formalité, m'amenait au lac d'arrouge, le plus haut lac des pyrénées, dont les berges frissonnaient aux vents changeants et versatiles. Enfin en pestant contre les raides éboulis et en me battant contre l'arète récalcitrante je perséverais jusqu'au sommet. 


L'aneto. Le sommet des Pyrénées. Parti du refuge de la rencluse bondé, très tôt le matin, j'arrivais, par une des multiples sentes cairnées striant la montagne, au col qui ouvre sur les splendeurs glaciaires.
Posant le pied au hasard sur les fragiles ponts de neige, non encordé, euphorique, j'accédais enfin, juste avant le sommet, au fameux pont de mahomet, ainsi nommé en référence à la position prise par les montagnards pour franchir ce passage qui surplombe le vide sur plusieurs dizaines de mètres. 

le maupas . Mauvais pas. Le seul mauvais pas dont je devais me tirer à tout prix était ce quotidien envahissant, ce réalisme déséspérant des gens que je cotoyais tous les jours, ce bon sens à la longue fatiguant et si lourd, qui ne m'était supportable en cet été finissant qu'à doses homéopathiques. Aussi je montais vers le sommet, plus vite qu'un déséspéré,comme si ma vie en dépendait.


le pic de clarabide . En partant de la soula. Le lac de pouchergues offrait d'abord les tours et détours de ses rives improbables.
Au sommet, un peu incongru, comme dans un film de bunuel, un groupe de jeunes scouts espagnols venus d'espagne troublait un instant ma tranquilité. Mon regard vagabondait comme un chien errant entre les posets et
le pic des gourgs blancs qui paraissait si prêt, cherchant vainement ou se poser.   


le mauberme . En partant d'eylie en ariege.  De l'usine ruinée du bocard, inattendue dans cette vallée retournée à la sauvagerie, le sentier,autrefois fréquenté par les mineurs de fond, montait réguièrement en lacets vers le port d'urets.
De ce col la vue s'ouvrait enfin vers les lacs de montolieu en contrebas du col et du liat, un peu plus loin. Apaisant et sobre le chemin montait sans faire d'histoires au sommet. La haut le couserans déroulait ses vallées, bleutées
 comme les cernes d'une belle de nuit.

 

le mont valier . Il se donnait à voir de toutes part, un peu allumeur, tel une sentinelle de l'aube, gardant le passage vers la haute montagne. je montais vers lui, poussé dans le dos par l'envie d'atteindre les premiers rayons du soleil levant, bien plus haut. Le soleil me surprenait enfin, non loin du sommet, éreinté . 

 


le pic crabere. Non loin de sentein le large chemin montait calmement à travers bois . Plus haut, dans les prairies, la pente s'accentuait et se redressait jusqu'à atteindre le barrage de l'étang d'araing et le refuge
 du même nom . Evident le pic se dressait au dessus de l'étang comme l'invite d'une femme à venir la rejoindre ..


le mont rouch . Une sente discrète et bien tracée permettait d'y accéder. Nul refuge, nul berger en cette contrée oubliée des dieux de la modernité ou il était rare de croiser un autre randonneur, En ces hautes solitudes tout être, tout homme devenait immédiatement un alter ego, un frère de sang.

 

Le pic de bassibie : Belle escapade désolée, sur ce promontoire dominant l'étang d'artats ou d'artax  qui aurait pu aussi bien être un sommet d'écosse ou du pays de galles. La crete nue, presque impudique,  n'arrêtait même pas le silence absolu qui régnait en ces lieux et que même l'ardent soleil ne parvenait pas à dérider.  Résonnaient les chants des sirènes de l'étang d'artats

 


le pic rouge de bassies en partant de l'artigue. Le chemin montait d'abord dans les pelouses raides puis dans les éboulis, n'offrant aucun répit, jusqu'à atteindre le sommet. Une fois au sommet la crete secondaire déroulait tranquillement vers les étangs du bassies pour mourir en beauté et en douceur sur le sourire de la gardienne idéale et imaginaire du refuge de bassies..

 

 

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4 commentaires

Commentaire de RogerRunner13 posté le 05-02-2010 à 11:12:03

Je crois que je vais faire un tour dans les pyrénées cet été, car des photos donnent envie.....

Commentaire de shunga posté le 05-02-2010 à 19:46:03

vraiment magnifique...

Commentaire de Pegase posté le 06-02-2010 à 14:33:19

Merci pour ce partage. La marche et la solitude, quel merveilleux moment pour se trouver et se réveler.

Commentaire de Mustang posté le 10-02-2010 à 20:55:24

Suite d'un superbe catalogue!

Pourtant que la montagne est belle.....

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